Famille recomposée, enfants d’union précédente : comment organiser sa succession sereinement ?

Publié le :

19/06/2025

 

Les familles recomposées sont aujourd’hui une réalité fréquente : remariage, enfants de différentes unions, concubinage… Ces nouvelles configurations rendent la question de la succession plus complexe. Sans anticipation, des conflits familiaux ou des injustices peuvent survenir. Pourtant, il est tout à fait possible de transmettre équitablement et sereinement, à condition d’être bien accompagné.

 

Comprendre les règles successorales classiques

 

En l’absence de dispositions spécifiques, c’est le Code civil qui s’applique. Les enfants – de toutes unions – sont traités de manière égalitaire. Cependant, le conjoint survivant bénéficie de droits importants s’il est marié (quotité disponible, usufruit, etc.), alors que le concubin ou le partenaire de PACS ne dispose d’aucun droit automatique sur la succession.

Conséquence : si rien n’est prévu, les enfants d’une première union peuvent se retrouver en indivision avec le nouveau conjoint ou être désavantagés malgré les intentions du défunt.

 

Mettre en place une stratégie sur mesure

 

Pour éviter toute situation conflictuelle, plusieurs outils juridiques et patrimoniaux permettent de concilier protection du conjoint et équité entre les enfants :

  • Rédiger un testament clair, pour répartir les biens selon vos volontés dans les limites légales 
  • Opter pour une donation entre époux (ou donation au dernier vivant) 
  • Envisager une SCI pour structurer un bien immobilier à transmettre 
  • Utiliser l’assurance-vie pour transmettre un capital hors succession 
  • Recourir au démembrement de propriété : nue-propriété pour les enfants, usufruit pour le conjoint 

Chaque solution doit être adaptée à votre situation personnelle, à vos objectifs et à la configuration familiale.

 

Attention aux droits de succession

 

Le statut juridique du couple est central. Un conjoint marié bénéficie d’une exonération totale de droits de succession. En revanche, un partenaire pacsé peut hériter sans payer de droits (s’il est désigné par testament), mais un concubin reste fortement taxé (60 %).

Il est donc essentiel de réfléchir à la structuration de votre couple (mariage, PACS, testament) pour éviter une fiscalité injustement lourde à votre partenaire.

 

Anticiper pour préserver l’équilibre familial

 

Au-delà des aspects fiscaux et juridiques, organiser sa succession, c’est aussi maintenir la paix dans la famille. Une transmission non préparée peut engendrer des tensions durables entre enfants d’unions différentes ou entre conjoints et beaux-enfants.

Exprimer clairement ses volontés, les formaliser juridiquement et en discuter avec ses proches est souvent un gage de sérénité.

 

Un accompagnement essentiel

 

La gestion d’une succession dans une famille recomposée ne s’improvise pas. Elle nécessite une analyse précise, des arbitrages humains et patrimoniaux, et une parfaite maîtrise des outils juridiques.